dimanche 5 avril 2009

Esquisse au charbon


«Raconter mon histoire, c’est reconstituer un puzzle en noir et blanc dont les pièces seraient un alliage d'amputations affectives et d’espoir désagrégé…»



Loreleï*, jeune fille allemande, découvre l'univers de son père, qu'elle a rejoint en France depuis quelques semaines. Elle y éprouve dès les premiers instants l'impossibilité de trouver sa place auprès de lui.
Cet homme, qui s'est toujours très peu intéressé à elle, est un musicien célèbre, dont elle ne connaît que la musique sulfureuse et le personnage médiatique comme les quelques milliers de personnes qui l'adulent.



«Cela fait longtemps que je ne l'ai plus appelé papa...»


Alors que ce dernier se prépare à donner un concert très attendu et à mesure que la solitude l'enserre dans son étau de dédain et de trouble, Loreleï s'abîme dans une souffrance qu'elle avait jusqu'ici niée coûte que coûte.


«Je ne sais plus pourquoi je suis venue ici, ce que je pouvais bien y chercher, était-ce pour qu'il me jette en pleine figure son absence, son indifférence et que je puisse enfin apprendre à vivre comme une ombre?»


Anéantie, Loreleï se confie à demi-mots à une proche de son père mais celle-ci, comme tant d'autres, lui fera défaut...


«Avec lui, il n'y a pas de couleur, juste un noir brillant, un noir anthracite... Et aucun, aucun de ceux qui gravitent autour de lui - comme des moustiques affolés, autour d'une lumière trop forte - ne peuvent y échapper. A un moment ou à un autre, on prend la consistance du charbon.
Je suis en train de devenir friable, et terriblement lisse ; je cours dans le noir et je crie "Papa" en espérant qu'il me sauvera, parmi tous, de ce triste sort»








*Prénom non contractuel, nous sommes encore en recherche. :)



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